Sous-titre: Comment vivre en homme quand la morale sert le pouvoir
À l'époque où les foules redéfinissent le bien, la morale est devenue la langue du pouvoir. Quand la Vérité s'est Effondrée: Les Sans-Vertu est le journal d'un homme qui tente de rester humain dans un monde où l'éthique est morte. Témoin du cadavre de la conscience, j'ai écrit pour ne pas perdre la mienne.
À la veille des fêtes, on planifie des voyages. Pendant ce temps, les marchés s'envolent, la police devient sûreté, la justice se fait instrument d'ordre. Les jeunes héritent de dettes qu'ils n'ont pas créées, les entreprises s'en vont, les emplois s'éteignent. Les bêtes s'y engouffrent et tranchent la taille des hommes. Même en plein ciel, la purge et la révolution ne s'arrêtaient jamais.
Ceux qui poussent la révision constitutionnelle répètent: Tout dépend du peuple. La phrase ressemble trop à celles des régimes d'hier. La loi change de couleur pour protéger son maître, et la conscience des juges se teint aussi.
L'argent venu d'ailleurs remplit les assiettes et les marchés. Dans des rues lointaines, des hommes disparaissent sans nom. Des gouvernements se penchent devant de plus fortes puissances. Les armées reculent; la souveraineté devient slogan. Les journaux détournent le regard; ils préfèrent parler de ""haine"" plutôt que d'injustice. Ainsi naissent les fractures de génération, de sexe, de langue.
Chaque jour, j'ai observé comment la morale se décompose: des pouvoirs qui s'inclinent, des citoyens qui s'habituent à baisser la tête. Ailleurs, le monde redessine ses lignes: l'Est et l'Ouest échangent leur chaos, le Sud cherche encore sa fidélité. Le vent a changé de sens deux fois.
L'histoire commence par une question: Quand la loi devient l'instrument des bêtes, que reste-t-il du langage humain ? Les réponses se trouvent dans chaque territoire de peur, de silence et de mensonge.
Et toujours revient une autre question: Depuis quand avons-nous choisi de survivre plutôt que d'être justes ?
Quand la Vérité s'est Effondrée: Les Sans-Vertu est un essai politique en forme de journal. C'est le témoignage de celui qui refuse de devenir une bête: des pages qui regardent le monde sans fard, avec la lucidité d'un témoin qui ne croit plus aux slogans.
Je me suis souvent demandé qu'est-ce qu'un homme ? Combien de temps faut-il pour qu'une conscience se corrompe ? Pouvons-nous, encore une fois, rappeler la morale ?
Quand la morale se glisse dans la main du pouvoir,
la bête porte un masque d'homme. Certains essaient encore de le lui arracher. Puissent-ils être les derniers humains parmi les sans-vertu.